Udo Kier (80 ans) - Personnalités

Udo Kier

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Détails

Date de naissance 14 octobre 1944
Âge 80 ans
Nationalité
Filmographie 11 films

Biographie

Udo Kier, né le 14 octobre 1944 à Cologne (Allemagne), est un acteur allemand à la présence magnétique et singulière, qui s’est imposé au fil des décennies comme une figure culte du cinéma mondial. Avec son regard perçant, son accent identifiable et sa capacité à incarner l’étrangeté comme peu d’autres, Udo Kier a su naviguer entre cinéma d’auteur, films d’horreur gothiques, blockbusters américains et œuvres expérimentales — tout en cultivant un goût prononcé pour le bizarre, le baroque et le transgressif.

Une jeunesse marquée par les ruines et les rêves

Né pendant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, Udo Kier grandit dans une Allemagne en reconstruction. Très jeune, il se passionne pour le cinéma, puis part pour Londres, où il travaille comme serveur avant d’intégrer des cours d’art dramatique. Sa beauté androgyne et son étrangeté naturelle attirent rapidement l’œil des réalisateurs.

Il débute au cinéma à la fin des années 1960 dans des films européens parfois confidentiels, mais son style frappe déjà : un jeu à la fois intense, distant et inquiétant, capable de suggérer l’inconfort avec une seule mimique.

Les années 1970 : Frankenstein, Dracula et l'icône underground

C’est dans les années 1970 que Udo Kier commence à bâtir sa légende, en particulier grâce à sa collaboration avec le réalisateur Paul Morrissey (protégé d’Andy Warhol). Il incarne le Dr Frankenstein dans Flesh for Frankenstein (1973), puis le comte Dracula dans Blood for Dracula (1974). Deux films baroques, provocateurs, entre horreur gore et satire sexuelle, qui donnent à Kier un statut d’icône underground internationale.

Il enchaîne alors avec des rôles dans des productions européennes atypiques, notamment des films de Walerian Borowczyk, Dario Argento, Jean Rollin ou Rainer Werner Fassbinder. Son image se façonne : un être trouble, ambigu, entre attraction et répulsion. Son accent germanique, sa diction lente, son visage à la fois angélique et inquiétant deviennent sa signature.

Une carrière en mosaïque : entre art, horreur et pop culture

Dès les années 1990, Udo Kier commence à s’imposer dans le cinéma américain, souvent dans des seconds rôles très marqués. Il apparaît dans My Own Private Idaho (1991) de Gus Van Sant, Johnny Mnemonic, End of Days, Blade, Shadow of the Vampire, ou encore Armageddon. Toujours à la lisière, souvent inquiétant, Kier devient l’archétype du personnage étrange, qu’on ne sait jamais s’il faut craindre ou plaindre.

Il collabore aussi avec Lars von Trier, dans une série de films essentiels : Breaking the Waves, Dancer in the Dark, Dogville, Melancholia, Nymphomaniac. Chez von Trier, il est à la fois accessoire et essentiel, portant une intensité muette qui enrichit les atmosphères troubles.

On le retrouve également dans des œuvres aussi diverses que Suspiria (2018), Iron Sky (où il incarne un Hitler sur la Lune), ou encore dans le clip de Madonna Deeper and Deeper — preuve que sa carrière ne connaît aucune frontière esthétique ou narrative.

Un caméléon visuel et un mythe vivant

Udo Kier aime jouer avec son image. Il peut apparaître méconnaissable, travesti, vieilli artificiellement, ou au contraire dans toute la splendeur de son âge. Dans The Painted Bird (2019), il incarne un paysan brutal dans un film d’une noirceur extrême. En 2021, il est au centre de Swan Song, dans lequel il joue un coiffeur gay à la retraite, rôle principal rare, salué pour sa tendresse, sa mélancolie et son élégance décalée.

Ce film marque un tournant dans sa carrière, offrant enfin à Udo Kier un rôle principal digne de son aura, loin des caricatures et stéréotypes. Il prouve alors, si besoin était, qu’il peut tout jouer — même l’émotion pure — sans jamais trahir ce qu’il est : un acteur profondément original.

Une voix du cinéma marginal, devenu classique sans le vouloir

Udo Kier a tourné dans plus de 250 films, dans des langues, des pays et des genres divers. Jamais enfermé dans une école, toujours à contre-courant, il cultive une liberté artistique radicale, refusant la norme, préférant les rôles imprévisibles, excentriques ou volontairement décalés.

Sa seule constance : l’amour du cinéma, qu’il qualifie lui-même de terrain de jeu infini. Il alterne productions grand public et films expérimentaux avec une aisance presque déconcertante.

Udo Kier, le maître de l’ambiguïté

Derrière le regard perçant, il y a un acteur qui ne cesse de réinventer les contours de l’étrangeté, un artiste qui a fait de sa différence une richesse, et de sa marginalité une force. Udo Kier n’a jamais été une star dans le sens hollywoodien du terme, mais il est devenu une légende vivante, adorée par les cinéphiles, les réalisateurs iconoclastes et les amateurs de cinéma de genre.

On ne sait jamais vraiment s’il vient d’un conte gothique, d’un rêve pop ou d’un cauchemar psychédélique. Et c’est peut-être ça, le secret de son immortalité cinématographique.

Filmographie

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