Sally Field
- Casting
Détails
Date de naissance | 6 novembre 1946 |
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Âge | 78 ans |
Nationalité | |
Filmographie | 4 films |
Récompenses | 6 nominations et 3 victoires |
Biographie
Sally Field est née le 6 novembre 1946 à Pasadena, en Californie, aux États-Unis. Américaine jusqu’au bout des dialogues, elle incarne depuis plus de six décennies une forme d’authenticité et de résilience à l’écran, capable de passer du rire aux larmes avec une aisance presque déconcertante. Qu’il s’agisse de comédies légères, de drames familiaux ou de récits politiques puissants, Sally Field est de celles qui ne se contentent pas d’interpréter des personnages, elle les habite de l’intérieur, avec une sincérité qui force le respect.
Une entrée dans la lumière par la petite porte
La carrière de Sally Field commence dans les années 60, à la télévision, avec des séries qui sentent bon l’époque des jupes plissées et des sourires fixes. Elle incarne notamment la pétillante surfeuse dans Gidget, puis la religieuse volante dans The Flying Nun — des rôles qui l’associent rapidement à une image de jeune fille naïve, sympathique, mais peu prise au sérieux. Une image dont elle mettra des années à se débarrasser.
Car derrière les sitcoms à succès se cache déjà une actrice ambitieuse, en quête de profondeur et de légitimité. Sally Field sait qu’elle peut faire bien plus que sourire à la caméra. Elle décide alors de reprendre sa formation, travaille son jeu, et s’éloigne peu à peu des rôles trop formatés.
La révélation dramatique et la conquête du grand écran
La rupture s’opère véritablement avec Sybil (1976), téléfilm dans lequel Sally Field incarne une jeune femme souffrant de troubles dissociatifs. La performance est impressionnante et change radicalement la perception du public comme de l’industrie. Elle obtient son premier Emmy Award, et surtout, la preuve qu’elle peut porter des rôles complexes.
Dès lors, sa carrière au cinéma décolle. En 1979, elle décroche l’Oscar de la meilleure actrice pour Norma Rae, où elle incarne une ouvrière textile qui devient une figure de lutte syndicale. Ce rôle, ancré dans les réalités sociales américaines, révèle une autre facette de son talent : l’engagement, la force tranquille, l’incarnation de femmes ordinaires confrontées à des choix extraordinaires.
Elle remporte un deuxième Oscar en 1985 pour Places in the Heart, dans lequel elle joue une veuve tentant de sauver sa ferme pendant la Grande Dépression. Le film, intime et humaniste, confirme que Sally Field est devenue une actrice majeure, capable de porter des récits profonds, loin des clichés hollywoodiens.
Des rôles emblématiques, entre humour, douleur et tendresse
Ce qui rend la carrière de Sally Field si remarquable, c’est sa capacité à jongler entre les registres sans jamais perdre en authenticité. Elle peut faire pleurer dans Steel Magnolias (1989), attendrir dans Forrest Gump (1994), où elle incarne la mère aimante et tenace du personnage principal, ou faire rire dans Mrs. Doubtfire (1993), en ex-femme lucide face aux maladresses de Robin Williams déguisé en nounou.
À chaque fois, Sally Field ne cherche pas à voler la vedette, mais à rendre son personnage vivant, humain, plausible. Elle sait écouter les autres, doser ses émotions, laisser l’espace exister dans les silences. Son jeu est tout sauf démonstratif, et c’est sans doute ce qui le rend si juste.
Elle retrouve aussi le cinéma engagé avec Lincoln (2012) de Steven Spielberg, où elle campe une Mary Todd Lincoln tourmentée, à la fois soutien du président et femme rongée par la douleur. Là encore, elle trouve l’équilibre parfait entre gravité historique et profondeur émotionnelle.
Une femme de convictions, aussi à l’aise hors écran
Au-delà de ses rôles, Sally Field s’est toujours affirmée comme une femme de caractère, attachée à ses valeurs. Elle s’exprime ouvertement sur des sujets de société, notamment les droits des femmes, les questions LGBTQ+, ou encore la santé mentale. Sans jamais tomber dans l’effet de posture, elle met son statut au service de causes qu’elle juge essentielles, avec la même honnêteté que dans ses performances.
Elle a également partagé son histoire personnelle dans une autobiographie, In Pieces, publiée en 2018, où elle évoque avec pudeur et courage des épisodes douloureux de sa vie, notamment des relations familiales complexes et des expériences marquées par la violence ou le doute. Ce livre montre que derrière la comédienne populaire se cache une femme profondément réfléchie, lucide et résiliente.
Une figure familière et rassurante du paysage américain
Aujourd’hui, Sally Field continue d’apparaître ponctuellement à l’écran, dans des films ou des séries, souvent dans des rôles secondaires mais marquants. Elle n’a jamais cherché à prolonger artificiellement son statut de star, préférant se consacrer à des projets qui ont du sens pour elle. Elle est également très active au théâtre, notamment à Broadway, où elle retrouve la rigueur du jeu scénique.
Sa longévité ne tient pas au hasard : elle a toujours su choisir des rôles qui lui ressemblent, évoluer sans trahir ce qui fait sa force, et surtout incarner des femmes proches du réel, avec leurs contradictions, leur courage discret, leur humanité palpable.
Sally Field, c’est un peu la tata bienveillante du cinéma américain, mais aussi la militante discrète, l’amie qu’on aimerait avoir, et surtout l’actrice qui, sans bruit, a su traverser les décennies avec une élégance sincère. Pas besoin d’effets spéciaux quand on a autant d’âme.