Roger Avary
- Réalisation
- Production
- Écriture
Détails
| Date de naissance | 23 août 1965 |
|---|---|
| Âge | 60 ans |
| Nationalités | |
| Filmographie | 6 films |
| Récompenses | 2 nominations et 1 victoire |
Canada
États-Unis
Biographie
Roger Avary, né le 23 août 1965 à Flin Flon, dans la province du Manitoba (Canada), est un scénariste, réalisateur, producteur et podcasteur canadien naturalisé américain. Bien que souvent associé à Quentin Tarantino pour leur collaboration sur Pulp Fiction, Roger Avary suit une trajectoire à part, oscillant entre projets audacieux, passages à vide et coups d’éclat créatifs. C’est un cinéaste plus influent que célèbre, plus culte que consensuel.
Les débuts : entre vidéoclub et écriture sous haute tension
C’est à Manhattan Beach, en Californie, que Roger Avary grandit, développe sa passion pour le cinéma et finit par travailler dans un vidéoclub légendaire, le Video Archives, aux côtés de Tarantino. Ce lieu devient leur laboratoire créatif. Ensemble, ils développent plusieurs idées de films, dont certaines atterrissent dans les scripts de True Romance, Reservoir Dogs… et surtout Pulp Fiction.
Avary cosigne le scénario de Pulp Fiction (1994), pour lequel il remporte l’Oscar du meilleur scénario original avec Tarantino. Son nom reste associé à l’un des films les plus marquants du cinéma indépendant américain, même si sa contribution est souvent sous-estimée du grand public.
Killing Zoe : du braquage, du nihilisme et du sang
En 1993, Roger Avary réalise Killing Zoe, son premier long-métrage. Tourné à Paris mais en anglais, le film suit un braquage de banque qui tourne mal, dans un style nerveux, violent et sans filtre. Avec Eric Stoltz et Julie Delpy, Avary signe une œuvre sombre, anarchique et stylisée, qui divise autant qu’elle fascine. Le film devient rapidement culte dans les cercles cinéphiles, notamment en Europe.
Killing Zoe révèle un goût prononcé pour les ambiances poisseuses, les personnages à la dérive et les récits où la morale se dissout dans la poudre, les cris et les regrets.
Des projets ambitieux… et une carrière éclatée
La suite de la carrière de Roger Avary est tout sauf linéaire. En 2002, il adapte Les Lois de l'attraction (The Rules of Attraction), roman de Bret Easton Ellis, dans un film qui explore le vide existentiel et sexuel de la jeunesse dorée américaine. Avec un montage audacieux et une mise en scène inventive, Avary choque autant qu’il séduit. Une œuvre étrange, dérangeante, mais qui porte sa marque : celle d’un réalisateur qui prend des risques, quitte à perdre une partie du public en route.
Il collabore aussi avec Neil Gaiman pour l’écriture du Beowulf de Robert Zemeckis (2007), film en motion capture qui modernise le mythe. Encore une fois, Avary s’invite dans un projet inattendu, à la frontière entre expérimental et grand public, confirmant son goût pour les chemins de traverse.
En prison, puis en podcast : renaissance créative
En 2008, la trajectoire d’Avary connaît un virage tragique. Il est impliqué dans un accident de voiture mortel, sous l’influence de l’alcool. Il plaide coupable et purge une peine de prison. Un épisode sombre, que l’intéressé évoque sans détour, et qui suspend sa carrière pendant plusieurs années.
Mais Avary ne disparaît pas pour autant. Il revient en 2022 avec le podcast The Video Archives Podcast, coanimé avec Quentin Tarantino. Les deux anciens collègues de vidéoclub replongent dans les films de leur jeunesse, avec passion, mauvaise foi, et beaucoup d’érudition. Un projet nostalgique mais cinéphile, qui lui permet de reconnecter avec un public fidèle.
Roger Avary : un franc-tireur du cinéma indépendant
Roger Avary, c’est ce type de réalisateur qu’on ne voit pas souvent, mais qu’on n’oublie jamais. Il aime brouiller les genres, tordre les structures narratives, creuser dans les ombres du rêve américain, souvent avec une ironie mordante et un refus catégorique de tout compromis.
Ni star, ni faiseur, il évolue dans un entre-deux inconfortable — et c’est là, peut-être, qu’il est le plus juste. Il fascine les amateurs de récits violents et de cinéma narrativement audacieux, tout en restant un nom discret mais culte dans l’histoire du cinéma indépendant.
Qu’on l’aime ou qu’on le fuie, Roger Avary ne cherche pas à plaire — il cherche à dire, à choquer, à expérimenter. Et dans un paysage cinématographique souvent trop lisse, c’est un luxe qu’on ne peut que saluer.
Filmographie
6 sur 6 films
