Rhys Ifans
- Casting
Détails
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Filmographie | 10 films |
Récompense | 1 nomination et 0 victoire |
Biographie
Né le 22 juillet 1967 à Haverfordwest, dans le pays de Galles (Royaume-Uni), Rhys Owain Evans, connu professionnellement sous le nom de Rhys Ifans, est un acteur et musicien gallois dont la carrière est marquée par une énergie singulière, une présence imprévisible et une capacité rare à incarner aussi bien des rôles comiques absurdes que des personnages troubles, blessés ou inquiétants.
Avec son accent gallois assumé, son regard fiévreux et son allure toujours un peu décalée, Rhys Ifans s’est imposé comme un acteur inclassable, parfois exubérant, souvent brillant, capable d’éclipser les têtes d’affiche avec un simple haussement de sourcil.
Des débuts gallois et une formation solide
Avant d’envahir les écrans, Rhys Ifans se forme à l’art dramatique au Guildhall School of Music and Drama à Londres, mais commence sa carrière en langue galloise, notamment à la télévision. Il fait partie de ces rares acteurs à revendiquer activement ses racines celtiques, et continue à s’impliquer régulièrement dans des projets liés à la culture galloise.
C’est avec ce mélange de formation classique et d’énergie brute qu’il entre dans le cinéma britannique dans les années 1990, prêt à renverser les conventions… ou à s’y glisser en douce pour mieux les détraquer.
Notting Hill : le colocataire en slip devenu culte
Le monde découvre véritablement Rhys Ifans en 1999 dans Notting Hill, comédie romantique devenue culte où il incarne Spike, le colocataire négligé, borderline, hilarant de Hugh Grant. Avec ses cheveux en pétard, ses T-shirts douteux et ses répliques imprévisibles, Spike devient l’un des personnages secondaires les plus mémorables de la comédie britannique moderne.
Le film est un succès mondial, et sa performance — aussi grotesque qu’attachante — propulse Rhys Ifans dans une catégorie à part : celle des acteurs qu’on n’oublie pas, même quand ils n’ont que dix minutes à l’écran.
Mais plutôt que de capitaliser sur ce succès en multipliant les rôles comiques faciles, Ifans choisit l’inattendu.
Entre rock, dépression et dérapages : des rôles plus sombres
Au début des années 2000, Rhys Ifans commence à explorer des personnages plus ambigus, fragiles, parfois sinistres. Il joue dans The Replacements (2000), Little Nicky (2000), Enduring Love (2004), Vanity Fair (2004), ou encore Hannibal Rising (2007), souvent dans des rôles secondaires, mais toujours marquants.
Dans Mr. Nobody (2009) de Jaco Van Dormael, il livre une performance subtile dans un film dense et philosophique, aux côtés de Jared Leto. Et dans Greenberg (2010), il campe un ami stable dans un monde d’instabilité émotionnelle, inversant pour une fois son registre habituel.
En 2011, il incarne un rôle plus noble mais non moins complexe dans Anonymous, où il joue Edward de Vere, comte d’Oxford, présenté comme le véritable auteur des pièces de Shakespeare. Le film est controversé, mais sa performance est saluée pour sa gravité mélancolique et sa finesse inattendue.
Blockbusters et grands écarts : Spider-Man, House of the Dragon et compagnie
Il entre dans l’univers des superproductions avec le rôle du Dr. Curt Connors / The Lizard dans The Amazing Spider-Man (2012) et sa suite. Personnage tragique devenu monstre, il lui donne une densité émotionnelle rare dans un genre souvent caricatural.
En 2021, il reprend ce même rôle dans Spider-Man: No Way Home, confirmant qu’il peut incarner un super-vilain sans renoncer à une forme d’humanité troublante.
Plus récemment, il fait sensation dans la série HBO House of the Dragon (2022), préquelle de Game of Thrones, où il joue Otto Hightower, conseiller du roi et maître dans l’art de la manipulation politique feutrée. Son jeu, glacial, mesuré, inquiétant, lui vaut des critiques élogieuses : preuve qu’à plus de 50 ans, Rhys Ifans n’a rien perdu de sa précision… ni de son imprévisibilité.
Rhys Ifans, le punk devenu maître de l’ambigu
Avant sa carrière d’acteur, Rhys Ifans fut aussi musicien, chanteur du groupe rock gallois Super Furry Animals. Et cette énergie musicale — un peu punk, un peu expérimentale — reste perceptible dans son jeu : il ne joue jamais « propre », il injecte toujours un peu de chaos, même dans les rôles les plus classiques.
Sa voix grave, son accent rugueux, sa gestuelle nerveuse : tout chez lui semble fait pour troubler l’ordre établi des choses, pour donner du relief à des personnages qui, entre d’autres mains, seraient bien plus ternes.
Il refuse les rôles lisses, les carrières linéaires, les réponses simples. Et c’est précisément ce qui le rend aussi fascinant à suivre, année après année.