Mads Mikkelsen
- Casting
Détails
Date de naissance | 22 novembre 1965 |
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Âge | 59 ans |
Nationalité | |
Filmographie | 15 films |
Récompenses | 2 nominations et 1 victoire |
Biographie
Mads Mikkelsen, né le 22 novembre 1965 à Copenhague (Danemark), est un acteur danois à la carrière aussi éclectique qu'internationale.
Son nom se prononce Mæs (comme "mass" en anglais), mais inutile de le prononcer parfaitement : son regard suffit à imposer le silence.
Il est devenu célèbre pour ses rôles ambigus, souvent froids en apparence mais profondément humains, dans des productions danoises aussi bien que dans des blockbusters américains. Rarement expansif, toujours intense, Mads Mikkelsen a cette capacité troublante à imposer sa présence par la seule économie de son jeu. Il est l’anti-exubérant par excellence — et c’est précisément ce qui le rend fascinant.
De la danse contemporaine à la caméra : un parcours atypique
Avant de devenir acteur, Mads Mikkelsen se destinait à une carrière de danseur professionnel. Formé à l’Académie de danse de Göteborg, il a longtemps performé sur scène, avec un style physique, fluide et contrôlé — autant d’éléments qu’on retrouve aujourd’hui dans sa gestuelle d’acteur, sobre mais précise.
Ce n’est qu’à la fin des années 1990 qu’il bifurque vers le cinéma, avec une formation à l’école nationale de théâtre du Danemark. Un choix tardif, mais décisif. Il débute au cinéma avec Pusher (1996) de Nicolas Winding Refn, un polar brut devenu culte, dans lequel il impose d’emblée une intensité magnétique, mi-vulnérable, mi-opaque.
Une star au Danemark, un visage mondial
Dans les années 2000, Mads Mikkelsen devient une figure incontournable du cinéma danois. Il enchaîne les collaborations locales de qualité (Open Hearts, After the Wedding, Flame & Citron), avant d’attirer l’attention internationale grâce à son rôle de méchant élégant dans Casino Royale (2006), où il incarne Le Chiffre, un antagoniste à la fois glacial et nerveux, qui pleure du sang et joue au poker comme s’il jouait sa vie — littéralement.
Ce rôle marque le début de sa transition vers le cinéma mondial, mais Mikkelsen garde les pieds sur terre. Il alterne intelligemment entre productions américaines (Doctor Strange, Rogue One, Fantastic Beasts) et projets européens, où il peut déployer une palette plus intime, plus rugueuse.
La Chasse et Drunk : l’art de jouer le doute et la perte de contrôle
C’est avec La Chasse (Jagten, 2012) de Thomas Vinterberg qu’il livre l’une de ses performances les plus déchirantes. Il y incarne un instituteur faussement accusé de pédophilie dans une petite communauté. Un rôle exigeant, tout en tension et retenue, où il montre à quel point le silence peut être plus éloquent qu’un cri.
Quelques années plus tard, il retrouve Vinterberg pour Drunk (Another Round, 2020), une chronique douce-amère sur une bande de profs décidant de maintenir un taux d’alcool constant pour pimenter leur quotidien. Derrière le pitch original, le film explore les failles existentielles et la recherche d’un second souffle, et Mikkelsen y brille avec un mélange rare de vulnérabilité, d’humour discret et de mélancolie — sans parler de sa désormais célèbre scène de danse finale, qui boucle la boucle de ses débuts de carrière.
Hannibal, Kaecilius, Grindelwald : le méchant selon Mads Mikkelsen
Hollywood l’adore dans les rôles de méchants sophistiqués, jamais caricaturaux. Dans Hannibal (la série, 2013–2015), il offre une réinvention fascinante du personnage du Dr Lecter : moins animal, plus clinique, mais tout aussi terrifiant. Il y apporte une élégance glaçante, une sensualité contenue, qui donne à son personnage une aura unique dans l’histoire des "villains" télévisés.
Dans Doctor Strange, il interprète Kaecilius, un sorcier rebelle au regard charbonneux, et en 2022, il reprend le rôle de Gellert Grindelwald dans Les Animaux fantastiques : Les Secrets de Dumbledore, succédant à Johnny Depp avec une sobriété très... mikkelsenienne.
Mads Mikkelsen : une présence rare, entre feu et glace
Il y a chez Mads Mikkelsen une manière de suspendre le temps à l’écran. Il peut dire très peu, mais tout passe dans ses yeux, sa posture, un rictus minime. Il incarne souvent des personnages ambigus, parfois dangereux, parfois brisés, mais toujours humains. Il ne cherche pas l’amour du public, mais il captive, précisément parce qu’il ne cherche pas à plaire.
Avec sa carrière à cheval entre le cinéma d’auteur et les franchises mondiales, il réussit l’exploit d’être à la fois culte et accessible, toujours élégant sans être maniéré. C’est un acteur qui ne joue pas les émotions — il les laisse affleurer, dans une forme de jeu qui privilégie l’impact à la démonstration.
Que ce soit dans une salle de classe, un vaisseau spatial ou un restaurant cannibale, Mads Mikkelsen ne crie jamais. Il murmure. Et tout le monde écoute.