John Landis
- Casting
- Né le 3 août 1950
- 75 ans
- États-Unis
- 4 films
Biographie
John David Landis est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 3 août 1950 à Chicago, dans l’Illinois (États-Unis). Il est principalement connu pour avoir réalisé plusieurs films cultes des années 1970 et 1980, dont Animal House, The Blues Brothers, An American Werewolf in London, Trading Places et Coming to America. Il s’est imposé comme l’un des artisans les plus influents de la comédie américaine moderne, avec un goût prononcé pour le mélange de l’humour irrévérencieux, de la satire sociale et du fantastique.
À la fois admiré pour son style burlesque et contesté pour certains excès, John Landis reste une figure majeure — et parfois controversée — de l’âge d’or de la comédie hollywoodienne, à la frontière du cinéma indépendant et du grand public.
Une passion précoce pour le cinéma de genre
John Landis grandit entre Chicago et Los Angeles. Très jeune, il développe une fascination pour les films de monstres, les comédies classiques et le slapstick, nourrie par la télévision américaine des années 50 et 60. Il débute sa carrière comme assistant de production chez 20th Century Fox, notamment sur La Bataille d'Angleterre (1969), avant de se lancer dans la réalisation avec des films à très petit budget.
Son premier long-métrage, Schlock (1973), une parodie de film de monstre réalisée avec des bouts de ficelle, révèle déjà son amour pour le kitsch assumé, les effets spéciaux artisanaux et l’humour absurde.
Animal House et la révolution de la comédie américaine
C’est avec Animal House (American College) en 1978 que John Landis entre dans la légende. Produit par National Lampoon, le film devient un phénomène culturel, posant les bases de la comédie de potaches irrévérencieuse, à base de blagues sexuelles, de satire universitaire et d’anarchie narrative. C’est aussi le film qui révèle John Belushi, avec qui Landis formera un duo emblématique.
Animal House est un immense succès commercial et critique, et marque un tournant dans la comédie américaine, rompant avec les formats plus sages des années 60 et ouvrant la voie à toute une génération de réalisateurs (de Judd Apatow à Todd Phillips).
The Blues Brothers, Un fauteuil pour deux et l’âge d’or
Landis enchaîne avec The Blues Brothers (1980), comédie musicale déjantée centrée sur deux orphelins musiciens (interprétés par Dan Aykroyd et John Belushi). Le film mêle poursuites spectaculaires, numéros musicaux cultes et humour non-sensique, avec une bande-son soul légendaire. C’est un ovni à gros budget, aujourd’hui considéré comme un classique absolu.
En 1983, il signe Trading Places (Un fauteuil pour deux) avec Eddie Murphy et Dan Aykroyd, satire du capitalisme sauvage, qui rencontre un énorme succès. Deux ans plus tard, Spies Like Us poursuit la veine comique à grand spectacle, dans un style typiquement 80s.
Thriller de Michael Jackson : le clip qui change tout
En 1983, John Landis réalise le clip vidéo de Thriller pour Michael Jackson, un projet qui repousse toutes les limites du clip musical de l’époque. Mêlant hommage aux films de zombies, narration filmique, effets spéciaux et danse, Thriller devient le clip le plus iconique de l’histoire, et l’un des plus influents du 20e siècle.
Landis apportera également sa touche au clip Black or White en 1991, poursuivant une collaboration artistique fructueuse avec le roi de la pop.
An American Werewolf in London : quand la comédie rencontre l’horreur
Sorti en 1981, An American Werewolf in London est l’un des films les plus ambitieux de Landis. Le film mêle comédie noire et horreur viscérale, avec des effets spéciaux révolutionnaires signés Rick Baker (Oscar du meilleur maquillage). Le film devient culte et ouvre la voie à une nouvelle approche du genre : plus stylisée, plus ironique, mais toujours terrifiante.
Un tournant tragique : l’affaire Twilight Zone
La carrière de John Landis prend un virage dramatique en 1982 lors du tournage du film Twilight Zone: The Movie. Pendant une scène impliquant un hélicoptère, un accident entraîne la mort de l’acteur Vic Morrow et de deux enfants figurants. Landis est poursuivi pour homicide involontaire mais finalement acquitté en 1987. L’affaire reste une ombre persistante sur sa carrière et sur l’histoire des tournages à Hollywood, ayant mené à une réforme partielle des règles de sécurité.
Fin de carrière : entre projets mineurs et caméos nostalgiques
Après Coming to America (1988), nouveau succès avec Eddie Murphy, la carrière de Landis perd de son éclat. Il enchaîne quelques comédies inégales (Oscar, Beverly Hills Cop III, The Stupids, Blues Brothers 2000) sans retrouver la magie des débuts. Il travaille également à la télévision (Dream On, Psych), réalise des documentaires sur le cinéma (Slasher, Mr. Warmth) et fait de nombreux caméos dans des films et séries.
Il est aussi connu pour ses apparitions discrètes dans ses propres films, une tradition à la Hitchcock, et pour ses liens forts avec la communauté du cinéma de genre.
John Landis : un style identifiable et une influence durable
Le style Landis, c’est un savant mélange de révérence pour les classiques et d’irrespect envers les normes, un goût du pastiche assumé, des personnages hauts en couleur et une mise en scène énergique. Il a influencé des générations de cinéastes comiques et de réalisateurs de clips.
Des réalisateurs comme Edgar Wright, Kevin Smith ou les frères Farrelly citent son travail comme pionnier dans l’art de combiner humour, musique, action et satire.
John Landis : entre comédie débridée et tragédie du réel
John Landis a marqué les années 80 avec des œuvres qui ont redéfini la comédie américaine. S’il reste une figure controversée en raison de l’accident du tournage de Twilight Zone, il n’en est pas moins un réalisateur majeur dans la construction de l’imaginaire pop-culturel contemporain.