Jean-Hugues Anglade
- Casting
Détails
Âge |
|
---|---|
Nationalité | |
Filmographie | 5 films |
Biographie
Né le 29 juillet 1955 à Thouars, dans les Deux-Sèvres, Jean-Hugues Anglade est un acteur, réalisateur et scénariste français au parcours riche et singulier. Formé au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, il est rapidement repéré pour son intensité de jeu, sa sensibilité à fleur de peau et une manière très personnelle d'habiter ses rôles, souvent tourmentés ou ambigus.
Une révélation marquante avec L’Homme blessé
C’est en 1983 que le nom de Jean-Hugues Anglade s’impose au public et à la critique, grâce au film L’Homme blessé de Patrice Chéreau. Il y interprète un adolescent en pleine crise identitaire, plongé dans un univers marginal. Une performance brute et sans concession, récompensée par le César du meilleur espoir masculin. À partir de là, son visage devient incontournable dans le paysage du cinéma français des années 1980.
Jean-Hugues Anglade dans 37°2 le matin et Subway : le cinéma des années 80 dans toute sa splendeur
Dans 37°2 le matin, Jean-Hugues Anglade incarne Zorg, écrivain désabusé tombant éperdument amoureux de Betty, jouée par Béatrice Dalle. Sorti en 1986, le film devient un classique immédiat du cinéma français, porté par une sensualité à vif et une narration fiévreuse. Quelques mois plus tôt, il avait déjà marqué les esprits dans Subway de Luc Besson, où il partage l’affiche avec Isabelle Adjani et Christophe Lambert. Ces rôles installent Jean-Hugues Anglade comme l’un des visages les plus marquants du cinéma français de cette décennie.
Jean-Hugues Anglade dans La Reine Margot : un roi troublé et troublant
Dans La Reine Margot (1994), fresque historique réalisée par Patrice Chéreau, Jean-Hugues Anglade livre une performance saluée par la critique dans le rôle du roi Charles IX. À la fois fragile, halluciné et pathétique, son interprétation lui vaut le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1995. Cette incarnation d’un roi rongé par le doute et la violence assoit encore davantage sa réputation d’acteur capable de tout jouer, pourvu que ce soit complexe.
Une filmographie riche, entre cinéma indépendant et productions internationales
Tout au long de sa carrière, Jean-Hugues Anglade multiplie les expériences, naviguant avec souplesse entre films d’auteur et cinéma plus commercial. On le retrouve dans Nikita de Luc Besson en 1990, dans le polar américain Killing Zoe (1994) ou encore dans Taking Lives aux côtés d’Angelina Jolie. Il travaille avec des cinéastes comme André Téchiné, Claude Lelouch ou Bertrand Blier. Si certains de ses choix peuvent sembler déroutants, son engagement artistique reste constant.
Jean-Hugues Anglade à la télévision : succès critique avec Braquo
Dans les années 2000 et 2010, Jean-Hugues Anglade fait une entrée remarquée sur le petit écran. Il marque les esprits dans la série Braquo, créée par Olivier Marchal, où il interprète le commissaire Eddy Caplan, un flic usé, borderline et loyal. Son jeu, toujours aussi habité, contribue au succès critique de la série, qui s’exporte au-delà des frontières françaises. On le retrouve également dans plusieurs adaptations des romans de Fred Vargas, notamment Sous les vents de Neptune, où il incarne avec une sobriété troublante le commissaire Adamsberg.
Réalisateur d’un seul film : Tonka
En 1997, Jean-Hugues Anglade passe derrière la caméra pour réaliser Tonka, un drame intime qu’il écrit et interprète lui-même. L’accueil critique est plutôt tiède, et le film reste une parenthèse isolée dans sa carrière. Il n’en demeure pas moins un geste artistique sincère, révélateur de son envie de creuser ses propres obsessions narratives.
Un acteur discret, une carrière cohérente
Bien que moins médiatisé que certains de ses contemporains, Jean-Hugues Anglade incarne une certaine idée du cinéma français : exigeant, un peu en marge, souvent radical. Son visage et sa voix, reconnaissables entre mille, ont traversé les décennies sans jamais vraiment se banaliser. Il appartient à cette catégorie d’acteurs dont on ne peut jamais totalement prévoir les choix, ce qui, avouons-le, fait aussi partie du charme.
Jean-Hugues Anglade : une figure essentielle du cinéma français contemporain
Avec plus de quarante ans de carrière, des dizaines de films, plusieurs distinctions majeures et une capacité à se réinventer au fil du temps, Jean-Hugues Anglade s’impose comme une figure à part dans le paysage artistique français. Inclassable, dérangeant parfois, mais toujours sincère, il continue d’habiter ses rôles avec une intensité rare. Une trajectoire à la fois singulière et emblématique, où l’art prime sur le paraître, et où chaque rôle semble être une nouvelle façon de chercher, sans jamais vraiment s’expliquer.