Jack Lemmon
- Casting
Détails
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Filmographie | 5 films |
Récompenses | 18 nominations et 7 victoires |
Biographie
Jack Lemmon est né le 8 février 1925 à Newton, dans le Massachusetts, aux États-Unis, et est décédé le 27 juin 2001 à l’âge de 76 ans. Son nom complet était John Uhler Lemmon III.
Il restera comme l’un des visages les plus emblématiques du cinéma américain de la seconde moitié du XXe siècle, capable d’incarner aussi bien le comique de situation que le drame le plus poignant, avec un naturel et une sincérité qui ont traversé les générations.
Ce qui fait la singularité de Jack Lemmon, c’est cette vulnérabilité élégante qu’il insuffle à chacun de ses personnages. Il n’est ni l’archétype du héros viril, ni celui du clown de service. Il joue des hommes ordinaires, souvent dépassés par les événements, mais toujours profondément humains. Et dans cette simplicité apparente, il touche une corde universelle. Une espèce de Monsieur Tout-le-monde, avec un petit quelque chose d’unique : l’art de la nuance dans la comédie comme dans le drame.
Une révélation comique au cinéma dès les années 1950
C’est à la fin des années 1950 que Jack Lemmon devient un acteur reconnu, notamment grâce à sa collaboration avec Billy Wilder, l’un des plus grands réalisateurs-scénaristes de l’époque. Le duo fonctionne à merveille, et leurs films ensemble sont devenus de véritables classiques. En 1959, Some Like It Hot (Certains l’aiment chaud) le propulse au sommet : aux côtés de Tony Curtis et Marilyn Monroe, il incarne un musicien en cavale qui se déguise en femme pour échapper à des gangsters. Une performance aussi hilarante qu’impeccablement rythmée, où Jack Lemmon démontre déjà qu’il peut tout jouer, même en jupe.
L’année suivante, il brille dans The Apartment (La Garçonnière), toujours sous la direction de Wilder. Il y incarne C.C. Baxter, un employé de bureau qui prête son appartement à ses supérieurs pour leurs aventures extra-conjugales. Entre satire sociale et mélancolie romantique, le film est un chef-d’œuvre du ton mixte. Jack Lemmon y est parfait de retenue, d’humour et de tendresse. Ce rôle marque un tournant : il n’est plus seulement un comique, il devient un acteur dramatique à part entière.
Le maître du ton juste, entre rires et larmes
Durant les décennies 1960 à 1980, Jack Lemmon alterne comédies brillantes et rôles plus sombres. Il refuse d’être enfermé dans un registre unique, préférant s’attaquer à des personnages plus nuancés, parfois même désespérés. Dans Days of Wine and Roses (1962), il incarne un homme en proie à l’alcoolisme, dans un drame sobre et puissant. C’est une autre facette de son talent, où il explore la douleur sans jamais tomber dans le pathos. Il fait de la fragilité une force.
Dans Save the Tiger (1973), il joue un homme d’affaires en crise morale. Ce rôle lui vaut l’Oscar du meilleur acteur, une consécration méritée pour un comédien qui, depuis ses débuts, n’a cessé de repousser les limites de son art. Ce prix vient s’ajouter à l’Oscar du meilleur second rôle qu’il avait reçu dès 1956 pour Mister Roberts. Deux récompenses majeures, et un palmarès qui reste modeste par rapport à l’ampleur de son influence.
Une amitié professionnelle inoubliable avec Walter Matthau
Impossible de parler de Jack Lemmon sans évoquer sa légendaire complicité avec Walter Matthau. Ensemble, ils forment un duo comique devenu mythique, capable de transformer une querelle de voisins ou une dispute conjugale en or cinématographique. Leur première collaboration remonte à The Fortune Cookie (1966), et se poursuit dans des films devenus cultes comme The Odd Couple, Grumpy Old Men ou Out to Sea.
Leur dynamique repose sur un équilibre parfait : Lemmon incarne souvent le personnage tendu, maniaque ou optimiste, tandis que Matthau joue le bougon sarcastique. Une recette simple en apparence, mais portée par un timing comique impeccable et une alchimie rare. Ensemble, ils prouvent que la comédie peut être fine, attachante et irrésistible sans jamais céder à la facilité.
Un acteur respecté, discret et profondément humain
Au-delà des écrans, Jack Lemmon est resté fidèle à une image de simplicité et de générosité. Pas de scandales, pas de sorties tapageuses. Il travaillait, écoutait, apprenait. Son approche du métier était humble, presque artisanale. Il disait souvent que son objectif était de "rendre les personnages humains", et c’est exactement ce qu’il a fait, film après film, année après année.
Il a également été un acteur engagé, notamment dans des films comme Missing (1982), réalisé par Costa-Gavras, où il incarne un père américain confronté à la réalité politique du régime de Pinochet au Chili. Le film, bouleversant, lui vaut une nouvelle nomination aux Oscars, et confirme sa capacité à incarner la conscience morale sans jamais forcer le trait.
Jusqu’à ses derniers rôles, Jack Lemmon est resté fidèle à lui-même : curieux, humble, drôle, et profondément humain. Son héritage, c’est celui d’un acteur qui n’a jamais cherché à briller pour lui-même, mais à servir ses personnages avec justesse, finesse et beaucoup d’amour.