Ian Holm
- Casting
Détails
Autre nom | Ian Holm Cuthbert |
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Âge |
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Nationalité | |
Filmographie | 13 films |
Récompenses | 6 nominations et 3 victoires |
Biographie
Ian Holm est né le 12 septembre 1931 à Goodmayes, dans l’Essex, au Royaume-Uni, et il s’est éteint le 19 juin 2020 à l’âge de 88 ans. De son nom complet Ian Holm Cuthbert, il laisse derrière lui une carrière remarquable qui traverse les genres, les continents et plusieurs générations de cinéphiles. Acteur formé au théâtre classique britannique, il aura aussi bien incarné Shakespeare sur scène que des androïdes, des entraîneurs ou des hobbits au cinéma. Rien que ça.
Des débuts sur les planches et une formation d’orfèvre
Avant d’être connu du grand public, Ian Holm a été une figure incontournable du théâtre britannique. Formé à la Royal Academy of Dramatic Art (RADA), il rejoint rapidement la Royal Shakespeare Company, où il se forge une solide réputation. Au fil des années 60, il devient l’un des interprètes les plus respectés de Shakespeare, multipliant les rôles tragiques et classiques, avec cette aisance naturelle propre aux grands comédiens de formation shakespearienne.
C’est d’ailleurs sur scène qu’il décroche son premier grand prix : un Tony Award en 1967 pour The Homecoming d’Harold Pinter. Cette récompense lui ouvre les portes du cinéma, mais il restera toujours fidèle aux planches, y revenant régulièrement même après sa reconnaissance internationale.
Un acteur de cinéma insaisissable
À l’écran, Ian Holm n’a jamais cherché à devenir une star, et pourtant, il a tourné avec les plus grands. Il fait ses débuts au cinéma dans les années 60, mais c’est en 1979, dans Alien de Ridley Scott, qu’il se révèle au grand public. Il y joue Ash, un androïde inquiétant dont le calme apparent masque des intentions bien moins humaines. Une performance glaçante, toute en retenue, qui montre déjà sa capacité à incarner des personnages ambigus, voire dérangeants.
À partir de là, Ian Holm enchaîne les rôles marquants, souvent secondaires, mais jamais oubliables. Dans Chariots of Fire (1981), il campe l’entraîneur Sam Mussabini, un rôle qui lui vaut une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle et un BAFTA. Il sera aussi l'inoubliable Napoléon dans Time Bandits, un scientifique dépassé dans The Day After Tomorrow, ou encore un professeur dans The Aviator de Scorsese. À chaque fois, Ian Holm apporte une intelligence, une intensité et une humanité rares à l’écran.
Bilbo, le rôle d’une génération
Pour toute une nouvelle génération, Ian Holm est avant tout Bilbo Baggins dans Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Il incarne le célèbre hobbit dans les deux premières trilogies, à la fois dans ses moments de joie domestique et dans ses tourments plus sombres. Ce rôle, sans être le plus long de sa carrière, devient immédiatement iconique, en partie grâce à la tendresse et à la profondeur que Ian Holm insuffle au personnage.
Il est intéressant de noter que ce n’est pas son premier contact avec l’œuvre de Tolkien. Dans les années 70, il avait déjà prêté sa voix à Frodon dans une adaptation radio du Seigneur des Anneaux diffusée par la BBC. Comme si la Terre du Milieu avait toujours été, d’une certaine manière, son territoire.
Un acteur respecté, loin des projecteurs
Discret, presque fuyant face aux médias, Ian Holm n’a jamais été un habitué des tapis rouges. Il privilégiait le travail bien fait à la reconnaissance publique, ce qui ne l’a pas empêché de recevoir de nombreuses distinctions au fil de sa carrière. Il a été nommé Commander of the Order of the British Empire (CBE) en 1989, puis anobli par la reine en 1998, devenant ainsi Sir Ian Holm.
Son jeu, d’une grande sobriété, lui permettait de se fondre dans chaque rôle sans jamais tirer la couverture à lui. Peu d’acteurs peuvent se targuer d’avoir été aussi crédibles dans des univers aussi différents, de la science-fiction à la tragédie, de la comédie britannique aux drames historiques.
Une présence qui traverse le temps
Le décès de Ian Holm en 2020 a suscité une vague d’hommages, à la fois dans le monde du théâtre et du cinéma. Sa carrière impressionne par sa longévité, mais aussi par sa diversité. Il n’a jamais cherché à se répéter, ni à capitaliser sur un type de rôle. Chaque apparition à l’écran ou sur scène était pensée, précise, souvent brillante.
Ian Holm n’était peut-être pas une figure tapageuse d’Hollywood, mais il en était une colonne discrète et essentielle. Il appartenait à cette catégorie rare d’acteurs dont la présence rassure autant qu’elle intrigue. À chaque rôle, il semblait dire : “ne vous fiez pas aux apparences”. Et il avait bien raison.