Edgar Wright (51 ans) - Personnalités

Edgar Wright

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Détails

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Filmographie 9 films

Biographie

Edgar Howard Wright est né le 18 avril 1974 à Poole, dans le Dorset, au Royaume-Uni. Réalisateur, scénariste, monteur et producteur, Edgar Wright s’est imposé comme une figure singulière du cinéma contemporain, grâce à un style visuel hyper rythmé, un sens aigu du détail, et une capacité à marier comédie, genre et hommage cinéphile avec une fluidité désarmante. Il ne fait pas juste des films : il fait danser l’image, chanter le montage, et donne envie de revoir chaque scène au ralenti.

Les débuts d’Edgar Wright : humour, VHS et esprit punk

Très tôt, Edgar Wright développe une passion pour le cinéma, les séries B, les comédies britanniques et les blockbusters américains des années 1980. Caméra à la main dès l’adolescence, il tourne des courts-métrages avec ses copains, influencé autant par Sam Raimi que par Monty Python. Son premier long métrage, A Fistful of Fingers (1995), pastiche de western tourné avec trois bouts de ficelle, attire l’attention malgré son budget microscopique. Ce film, quasi invisible aujourd’hui, porte déjà la marque de son goût pour le pastiche joyeux et précis.

Il poursuit ensuite à la télévision, où il réalise plusieurs épisodes de séries comiques britanniques, avant de rencontrer Simon Pegg et Jessica Hynes, avec qui il crée Spaced (1999). Cette sitcom culte, réalisée à la mitrailleuse et pleine de références pop-culturelles, pose les fondations de son style : énergie, montage syncopé, humour visuel, et narration imbriquée dans un monde qui pense comme un geek de vidéoclub.

La trilogie Cornetto : Shaun, Hot Fuzz et The World's End

C’est avec la Trilogie Cornetto que Edgar Wright passe dans une autre dimension. Le premier volet, Shaun of the Dead (2004), mélange comédie romantique et film de zombies avec un naturel désarmant. Le résultat : un film culte, acclamé par les critiques, adoré du public, et devenu une référence immédiate. Edgar Wright y démontre que l’on peut parodier un genre tout en en livrant un excellent exemplaire.

Il enchaîne avec Hot Fuzz (2007), cette fois-ci en s’attaquant au film d’action à l’américaine... au beau milieu de la campagne anglaise. Toujours avec Simon Pegg et Nick Frost, il joue sur tous les codes du buddy movie et du thriller urbain, tout en dézinguant gentiment les conventions rurales. Le film confirme son talent pour rendre hommage tout en se moquant, sans jamais tomber dans le cynisme.

The World's End (2013) conclut la trilogie en beauté (et en bière), avec une satire mélancolique sur l’amitié, l’alcoolisme et les invasions extraterrestres. Moins immédiatement accessible, ce dernier volet est aussi le plus personnel et le plus sombre, abordant le mal-être d’une génération avec une sincérité inattendue derrière l’absurde.

Scott Pilgrim et Baby Driver : les clips qui deviennent des films… ou l’inverse

Entre Hot Fuzz et The World’s End, Edgar Wright s’aventure hors de l’Angleterre avec Scott Pilgrim vs. the World (2010), adaptation ultra-stylisée du comics de Bryan Lee O'Malley. Véritable patchwork visuel de jeux vidéo, manga, rock indépendant et cinéma pop, ce film divisera le public au moment de sa sortie, mais deviendra culte avec le temps. Il marque un sommet de sa virtuosité technique, avec un montage quasi musical, des transitions hallucinantes et une narration éclatée — parfois jusqu’à la surcharge, mais toujours contrôlée.

En 2017, Baby Driver le consacre à Hollywood. Ce film d’action chorégraphié sur une bande-son intégrée au scénario est un pur exercice de style, mais aussi une œuvre accessible, ludique et nerveuse. On y retrouve toute sa signature : rythme millimétré, humour discret, et amour évident du cinéma de genre. Le film est nommé aux Oscars pour le montage, le son et le mixage — autant dire que même l’Académie a entendu la musique.

Edgar Wright : cinéphile avant tout, et jamais en pilotage automatique

Le succès de Baby Driver ouvre de nouvelles portes à Edgar Wright, mais il continue à choisir ses projets avec soin. En 2021, il change de registre avec Last Night in Soho, un thriller psychologique aux allures de cauchemar rétro. Plus sérieux, plus sombre, ce film divise la critique, mais démontre qu’il n’est pas prisonnier de ses propres codes.

En parallèle, Edgar Wright s’illustre aussi comme documentariste et DJ occasionnel, notamment avec The Sparks Brothers (2021), une déclaration d’amour de plus de deux heures à un groupe culte, à la frontière du rock, du théâtre et du cinéma. Là encore, il prouve qu’il sait raconter une histoire à travers le son autant que par l’image.

Un réalisateur identifiable… même sans ses lunettes

Ce qui distingue Edgar Wright, c’est cette capacité à marier l’énergie du montage à une mise en scène ludique, fluide et généreuse. Son style est reconnaissable entre mille, mais il ne tourne jamais en rond. Il explore, il tente, il affine. Chaque scène est pensée comme un petit morceau de cinéma en soi — et souvent, c’est dans les détails qu’il s’amuse le plus : un plan inversé, une coupe inattendue, un raccord sonore invisible.

Il fait partie de cette génération de cinéastes qui ont grandi avec les VHS, les jeux vidéo et les cassettes audio, et qui en ont tiré un langage cinématographique complet. Et contrairement à beaucoup de ses contemporains, il n’a jamais perdu son amour du public, ni son exigence formelle. Résultat : ses films peuvent être revus dix fois, et offriront à chaque fois un nouveau clin d’œil caché.

Edgar Wright : un style à part, un rythme unique

En résumé, Edgar Wright n’est pas simplement un réalisateur pop. Il est un chorégraphe du plan, un amoureux de la forme, un raconteur d’histoires qui croit autant au fond qu’à la manière de le servir. Son œuvre est traversée par l’humour, la nostalgie, l’amitié, les ruptures et les sons qui claquent. Il a su faire de ses influences une force, sans jamais verser dans la copie ou le clin d’œil creux.

Et que ce soit en filmant une course-poursuite, une beuverie de pub ou une rupture sur fond de zombies, il ne perd jamais le rythme.

Filmographie

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