Bruce Dern
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Détails
Date de naissance | 4 juin 1936 |
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Âge | 89 ans |
Nationalité | |
Famille | |
Filmographie | 7 films |
Récompenses | 4 nominations et 1 victoire |
Biographie
Bruce Dern, né le 4 juin 1936 à Chicago, dans l’Illinois (États-Unis), est un acteur américain à la carrière aussi prolifique que variée.
Avec son regard perçant, son jeu tendu et souvent dérangeant, il s’est imposé comme l’un des seconds rôles les plus marquants du cinéma américain, avant d’obtenir, tardivement mais solidement, une reconnaissance en tant qu’acteur principal.
Né Bruce MacLeish Dern, il est aussi un nom bien connu à Hollywood, non seulement pour ses rôles, mais aussi pour son appartenance à une famille influente (petit-fils du gouverneur de l’Utah, neveu du poète Archibald MacLeish... ce n’est pas exactement une lignée d’anonymes).
Bruce Dern dans les années 60-70 : l’outsider parfait du Nouvel Hollywood
Bruce Dern fait ses débuts au cinéma dans les années 60, souvent dans des petits rôles, parfois à la frontière de l’ombre. Il travaille très tôt avec Roger Corman, ce qui dans le paysage hollywoodien de l’époque revient à dire : « acteur courageux à budget modeste, mais prêt à tout ».
C’est dans les années 70 qu’il trouve véritablement sa place, en pleine période du Nouvel Hollywood, cette vague qui voit émerger des films plus sombres, plus réalistes, souvent plus violents. Bruce Dern devient vite l’incarnation parfaite de personnages ambigus, tendus, instables, voire franchement inquiétants.
On le voit dans Silent Running (1972), film écolo de science-fiction devenu culte, puis dans Coming Home (Le Retour, 1978), où il tient tête à Jane Fonda et Jon Voight. Et si vous vous souvenez de La Prisonnière du désert mais pas forcément du tireur qui abat John Wayne dans Les Cowboys (1972)... c’est Bruce Dern. Il le revend encore aujourd’hui avec un mélange d’humour et de fierté un peu provocatrice.
Bruce Dern : l’acteur fétiche de réalisateurs exigeants
Bruce Dern a croisé la route de nombreux réalisateurs majeurs. Il tourne notamment avec Alfred Hitchcock dans Pas de printemps pour Marnie (1964) et Complot de famille (1976), dernier film du maître du suspense. Il est aussi dirigé par Hal Ashby, Sydney Pollack, Bob Rafelson ou encore Walter Hill.
Mais c’est avec Alexander Payne qu’il connaît un nouveau sommet tardif dans sa carrière. En 2013, le rôle de Woody Grant dans Nebraska lui vaut une nomination à l’Oscar du meilleur acteur. Il y incarne un vieil homme têtu, presque sénile, persuadé d’avoir gagné un million de dollars. Le film en noir et blanc met en valeur toute la finesse de son jeu : usé, désabusé, mais d’une sincérité désarmante.
Autre chapitre important : sa collaboration avec Quentin Tarantino, qui le fait apparaître dans Django Unchained (2012), Les Huit Salopards (The Hateful Eight, 2015) et Once Upon a Time… in Hollywood (2019). Tarantino, friand de visages marqués et de voix cassées par le temps, ne pouvait que le remarquer.
Un acteur de composition au service de personnages troubles
Ce qui caractérise Bruce Dern, c’est sans doute sa capacité à donner une humanité tordue à des personnages peu aimables. Il n’a jamais été un héros hollywoodien classique, et c’est probablement ce qui lui a ouvert les portes de rôles plus subtils, plus profonds.
On le retrouve souvent dans la peau de pères distants, hommes brisés, voisins inquiétants ou marginaux désaxés, mais toujours avec une densité émotionnelle palpable. Même dans des films mineurs, il reste une présence magnétique, capable de voler une scène par un simple regard ou une phrase lâchée avec amertume.
Bruce Dern : un patriarche hollywoodien discret mais incontournable
Bruce Dern a aussi transmis la flamme du jeu à sa fille, Laura Dern, actrice elle aussi largement reconnue pour ses performances exigeantes. Ils partagent d’ailleurs une certaine intensité dans l’interprétation et un goût pour les rôles en marge.
Toujours actif après plus de 60 ans de carrière, Bruce Dern continue de tourner, souvent dans des productions indépendantes ou des seconds rôles précieux. Il n’a jamais été une star au sens traditionnel du terme, mais il est de ceux qui donnent de l’âme à un film, même sans être au centre de l’affiche.
Bruce Dern aujourd’hui : mémoire vivante d’un cinéma à la fois brutal et sensible
À près de 90 ans, Bruce Dern est l’un des derniers représentants d’un certain âge d’or du cinéma américain, celui où les imperfections étaient des richesses, où les gueules cassées racontaient plus qu’un dialogue. Son parcours est aussi un exemple rare de longévité artistique sans compromission.
Il ne fait peut-être pas la une des magazines people, mais Bruce Dern est ce genre d’acteur que les cinéphiles reconnaissent toujours avec respect — et souvent un petit frisson d’anticipation. Parce qu’avec lui, on ne sait jamais tout à fait ce qu’il va faire… mais on sait que ça ne sera pas tiède.