Biographie et filmographie de Bong Joon Ho (56 ans) - Personnalités

Bong Joon Ho

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Détails

Autre nom 봉준호
Âge
Nationalité
Filmographie 6 films
Récompenses 9 nominations et 7 victoires

Biographie

Bong Joon Ho (봉준호), né le 14 septembre 1969 à Daegu, en Corée du Sud, est un réalisateur, scénariste et producteur sud-coréen dont le nom est aujourd’hui indissociable d’un cinéma à la fois engagé, accessible et profondément inventif. De Memories of Murder à Parasite, son style mêle humour noir, critique sociale, thriller et parfois science-fiction, dans des récits où rien n’est jamais tout à fait ce qu’il semble.

Bong Joon Ho : d’un père illustrateur à une carrière derrière la caméra

Issu d’une famille d’artistes — son père était graphiste et son grand-père romancier —, Bong Joon Ho se passionne très jeune pour le cinéma. Il étudie d’abord à l’Université Yonsei, où il se spécialise en sociologie (tout s’explique), avant d’intégrer l’Académie du cinéma coréen (KAFA), où il réalise plusieurs courts-métrages qui posent déjà les bases de son style : mélange des genres, regard ironique sur les institutions, goût pour le grotesque… avec une caméra toujours au service du récit.

Memories of Murder : un chef-d'œuvre inaugural qui installe Bong Joon Ho

Après un premier long-métrage remarqué (Barking Dogs Never Bite, 2000), Bong Joon Ho atteint la reconnaissance avec Memories of Murder en 2003. Inspiré d’une véritable affaire de tueur en série non résolue, le film combine enquête policière et critique d’un système policier désorganisé. Il y dirige Song Kang-ho, acteur fétiche avec qui il tournera à plusieurs reprises.

Le film devient un classique instantané, souvent cité comme l’un des meilleurs thrillers asiatiques de tous les temps. L’ambiance poisseuse, l’humour noir, la mise en scène millimétrée… tout y est déjà.

The Host, Mother, Snowpiercer : Bong Joon Ho s'internationalise sans se perdre

En 2006, avec The Host, Bong Joon Ho se joue des codes du film de monstre pour proposer une satire politique déguisée. Le monstre est bien réel, mais c’est l’incompétence des autorités et le cynisme des puissances en place qui effraient le plus. Le succès est phénoménal en Corée du Sud, puis à l’international.

Il enchaîne avec Mother en 2009, drame étrange sur une mère prête à tout pour sauver son fils accusé de meurtre. Là encore, le portrait social est acide, les émotions complexes, et le suspense redoutablement efficace.

En 2013, Bong Joon Ho franchit une nouvelle étape avec Snowpiercer, son premier film en anglais, tourné à l’international, avec Chris Evans, Tilda Swinton et John Hurt. Adapté d’une BD française, le film transpose la lutte des classes dans un train futuriste, où les derniers survivants de l’humanité sont répartis selon leur rang social. Malgré les tensions en coulisses avec les studios américains, il impose sa vision sans compromis.

Parasite : satire sociale universelle et consécration historique

En 2019, c’est l’explosion mondiale avec Parasite. À la croisée du thriller, du drame social et de la comédie grinçante, le film dépeint l’irrésistible ascension (et la chute inévitable) d’une famille pauvre infiltrant progressivement une maison de riches. C’est brillant, cruel, tendre, drôle et implacable.

Le film remporte la Palme d’or à Cannes, puis enchaîne avec quatre Oscars, dont Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario original et Meilleur film international. Une première historique pour un film non-anglophone. À ce moment-là, Bong Joon Ho devient un symbole mondial de la nouvelle vague coréenne, tout en restant humble et pince-sans-rire ("J’ai bu jusqu’au matin", dira-t-il après sa nuit aux Oscars).

Bong Joon Ho : un style unique, entre grotesque et tragédie sociale

Ce qui distingue Bong Joon Ho, c’est sa capacité à mélanger les tons sans perdre le spectateur. Il peut faire rire et glacer le sang dans la même scène, dénoncer l’absurdité d’un système tout en racontant une histoire profondément humaine.

Son cinéma est résolument politique, mais jamais didactique. Il préfère les métaphores aux leçons, les plans signifiants aux discours. Visuellement, il alterne plans-séquences élégants, montages nerveux, et une gestion du cadre toujours au service de l’ironie de la situation. Ses personnages, souvent confrontés à l’injustice ou à l’absurdité sociale, oscillent entre héroïsme banal et débâcle totale.

Bong Joon Ho en 2025 : des projets internationaux, une aura intacte

Depuis Parasite, Bong Joon Ho est sollicité partout, mais il reste maître de ses choix. Il travaille actuellement sur Mickey 17, un film de science-fiction en anglais avec Robert Pattinson, adaptation d’un roman de science-fiction signé Edward Ashton. Comme toujours, il mêlera probablement humour noir, regard critique sur l’humanité et sens du spectacle, mais à sa manière.

Il continue aussi d’encourager la scène cinématographique sud-coréenne, sans jamais donner l’impression d’avoir "tourné le dos" à son pays. Car, même en anglais, Bong Joon Ho reste profondément coréen dans sa façon de voir le monde : structure verticale, contrastes de classes, ironie face au pouvoir… tout y est.

Filmographie

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