Anthony Hopkins
- Casting
Détails
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Filmographie | 21 films |
Récompenses | 14 nominations et 6 victoires |
Biographie
Anthony Hopkins, né le 31 décembre 1937 à Port Talbot, au Pays de Galles (Royaume-Uni), est un acteur britannique devenu l’une des figures majeures du cinéma mondial.
Son nom complet est Philip Anthony Hopkins, et s’il est aujourd’hui connu pour ses rôles d’hommes brillants, troublants, parfois glaçants, il reste avant tout un immense comédien de théâtre, un interprète d’une rigueur presque obsessionnelle, et un artiste au parcours aussi impressionnant qu’éclectique.
Oscarisé à deux reprises, Anthony Hopkins est sans conteste l’un des rares acteurs capables de passer d’un personnage de tueur psychopathe à celui d’un vieil homme fragile… tout en restant d’une justesse absolue. Et à 80 ans passés, il ne montre aucun signe de ralentissement. Au contraire.
Des origines galloises à la Royal Academy : formation d’un acteur intransigeant
Fils unique d’un boulanger, Anthony Hopkins grandit dans une famille modeste. Peu intéressé par l’école, il se passionne très tôt pour la musique et le théâtre. Il intègre rapidement la Royal Welsh College of Music & Drama, puis la Royal Academy of Dramatic Art (RADA) à Londres. Dès ses débuts sur scène, sa voix puissante, son regard perçant et sa maîtrise technique impressionnent.
Il rejoint la Royal National Theatre sous la direction de Laurence Olivier, qui le prend sous son aile. Hopkins y apprend la rigueur, le détail, l’endurance. Il n’oubliera jamais cet héritage, même quand le cinéma viendra frapper à sa porte.
Hannibal Lecter : la performance qui a redéfini le rôle de "méchant" au cinéma
C’est en 1991 que le monde découvre Anthony Hopkins dans le rôle qui marquera à jamais sa carrière : Le Silence des agneaux (The Silence of the Lambs), de Jonathan Demme. Il y incarne Hannibal Lecter, un psychiatre brillant devenu cannibale. En seulement 16 minutes à l’écran, il crée l’un des personnages les plus terrifiants et fascinants du cinéma. Voix feutrée, regard fixe, calme glaçant : chaque détail est millimétré.
Cette performance lui vaut l’Oscar du meilleur acteur, et fait entrer Lecter au panthéon des antagonistes mythiques du 7e art. Il reprendra le rôle dans Hannibal (2001) et Dragon Rouge (2002), avec toujours cette même précision clinique… et cette capacité à inquiéter sans jamais hausser le ton.
Entre Shakespeare et films historiques : une carrière à multiples visages
Mais réduire Anthony Hopkins à Hannibal Lecter serait une erreur monumentale. L’acteur a toujours alterné blockbusters et films d’auteur, avec une prédilection pour les figures historiques, monarchiques ou intellectuelles.
Il joue Richard Cœur de Lion dans Le Lion en hiver (1968), le président Nixon dans Nixon (1995), le peintre Picasso dans Surviving Picasso (1996), et le pape Benoît XVI dans Les Deux Papes (2019). Chaque fois, il refuse la simple imitation. Il cherche le geste, le silence, le non-dit, ce qui rend ses interprétations à la fois exactes et humaines.
Il s’illustre également dans des adaptations de Shakespeare (Titus, Le Roi Lear) ou dans des drames plus feutrés, comme Retour à Howards End ou Les Vestiges du jour, où il campe des hommes repliés sur eux-mêmes, prisonniers d’une loyauté ou d’un devoir étouffant. Des rôles subtils, où l’émotion passe souvent par un simple regard, une main crispée, une absence de mot.
The Father : un second Oscar et une performance bouleversante
En 2020, à 83 ans, Anthony Hopkins livre l’une des plus grandes performances de sa carrière dans The Father, réalisé par Florian Zeller. Il y incarne un homme âgé atteint de démence, qui perd peu à peu ses repères, sa mémoire, son identité. Le film adopte son point de vue, déstabilise le spectateur, et Hopkins y est bouleversant de justesse, entre confusion, rage, et moments de lucidité poignants.
Il reçoit l’Oscar du meilleur acteur en 2021, devenant ainsi le lauréat le plus âgé à avoir remporté cette récompense. Loin d’un baroud d’honneur, The Father est une preuve éclatante de sa capacité à se renouveler, même après six décennies de carrière.
Un acteur instinctif, une personnalité singulière
Derrière le professionnel rigoureux se cache un homme plutôt atypique. Anthony Hopkins est connu pour son humour pince-sans-rire, son amour du piano, de la peinture, et son rapport très intuitif au jeu. Il dit souvent qu’il ne "joue pas" ses personnages, mais qu’il les "laisse entrer", comme un canal. Il répète ses textes des dizaines, voire des centaines de fois, jusqu’à pouvoir les dire sans réfléchir, laissant le corps faire le reste.
Il s’est installé aux États-Unis dans les années 2000, mais garde un attachement profond à ses racines galloises. On le voit souvent poster sur les réseaux sociaux des vidéos de lui dansant, jouant du piano ou parlant à ses chats. À rebours de l’image austère qu’on pourrait avoir, Hopkins est un homme profondément libre, parfois excentrique, souvent touchant.
Anthony Hopkins : une légende vivante, sans artifices ni ego surdimensionné
Anthony Hopkins n’a jamais cherché à être une star. Il a toujours préféré le travail à la célébrité, la solitude à la mondanité, et l’exigence à la facilité. Pourtant, son nom est devenu synonyme de maîtrise, d’intensité, et de respect dans l’industrie.
Aujourd’hui encore, il continue à tourner, à peindre, à composer de la musique. Son parcours force l’admiration, non pas pour sa longévité seule, mais pour sa capacité à toujours se réinventer, à aborder chaque rôle comme s’il s’agissait du premier.